SEMAINE du 4 août au 10 août 2007

Cette semaine, les nouvelles arrivent en retard parce que hier, notre magnifique 4L rouge nous a causé une grande frayeur. Alors que nous étions entrain de mettre de l’essence dans une station service, l’habitable s’est brutalement rempli d’une fumée noire et âcre. Le circuit électrique venait de prendre feu de l’alternateur au neiman. Il y a eu tout de suite une multitude de mains pour la pousser bien loin de là ... ça se comprend ! Ensuite tout s’est déroulé à la malgache, c'est-à-dire très simplement et sans énervements. Quelqu’un connaissait un électricien auto à quelques rues de là. Remorquer la voiture ? Vous plaisantez ! 4 gars musclés ont poussé la chose fumante jusqu’au spécialiste qui a confirmé le diagnostic : il faut refaire le circuit électrique. Pas de problèmes. Dans une boutique voisine, nous avons acheté 18 mètres de fil, des dominos et du ruban adhésif puis durant près de 2 heures le mécanicien a réanimé notre engin, là dans la rue, au milieu du trafic. Beaucoup de passants se penchaient sur le cas et donnaient leur avis. Es ce que cela a aidé ? Quoiqu’il en soit elle a redémarré au 1^er tour de clé.

Il faut dire que nous ne la ménageons pas notre 4L, malgré son grand âge (30 ans cette année). Tous les jours elle transporte des quantités impressionnantes de matériel et de matériaux de toute sorte y compris sur son porte skis. Si, si vous avez bien lu «  porte skis », c’est comme cela que les Malgaches appellent les barres de toit, ne nous demandez pas pourquoi, c’est intraduisible !

Depuis cette semaine, sur le chantier, nous sommes entrés dans la vitesse de croisière. Cela ne veut pas dire dans les eaux tranquilles, mais toutes les familles sont là, le quartier est tracé (ce qui n’était pas un petit travail), les 1ères fondations ont commencées d’être coulées. Chacun sait ce qu’il a à faire. Les familles pourront très prochainement être installées définitivement dans leur chalet en attendant les maisons.

Nous pensons qu’ils nous font confiance parce que nous sommes chaque jour avec eux et que nous ne leur demandons rien que ne nous fassions nous-mêmes avec eux. Notre pôle s’appelle « YO CONTIGO » (moi avec toi). C’est que nous voulons vivre chaque jour.

En vivant cette proximité quotidienne nous réalisons leur grande précarité et nous mesurons encore plus le poids de la responsabilité que nous avons prise vis-à-vis d’eux.

Toutes ces familles forcent souvent notre respect et sans doute encore plus les femmes que les hommes. Toutes les tâches ménagères sont contraignantes et demandent des efforts : aller chercher l’eau au puits pour tous les besoins, trouver du bois  et allumer le feu pour faire le repas, laver le linge...etc. tout cela en portant le petit dernier dans le dos ou en lui offrant le sein au premier gémissement. Mais il n’y a pas de plaintes et elles ont même de nouvelles idées à nous soumettre. Lova et Véro (qui ont bénéficié de la formation micro crédit) aimeraient établir leur petit commerce d’épicerie sur le quartier, pour la petite communauté et le voisinage. Les femmes, ensemble, envisagent de faire un poulailler pour la consommation des familles mais aussi pour la vente. Elles nous parlent aussi de broderie et de crochet et nous étudions avec elles ce qui pourrait être fait dans ce domaine.

Les hommes, eux aussi, commencent à penser qu’ils pourraient faire des entreprises de fabrication de chalets, de toilettes sèches et pourquoi pas de maisons.

En plus des constructions, notre grand défi c’est de faire refleurir le désert. Vous l’avez vu sur les photos ; rien ne pousse. Le terrain a été excavé de façon importante et il n’y a plus de terre végétale. Pour remédier à cela, l’équipe féminine s’est mise au travail. Nous creusons des sortes de grandes plates bandes derrière chaque future maison puis  nous les remplirons au fur et à mesure  de bonne terre. Nous pourrons  commencer à semer et à planter. C’est un peu plus compliqué que cela, mais un peu long à expliquer.

Nous commençons à aborder les thèmes des formations avec les femmes. C’est la phase de l’écoute afin de dégager les priorités. En discutant de nutrition, nous avons constaté que ces enfants n’avaient pratiquement jamais accès aux produits lactés (hormis le sein maternel pour les plus jeunes). Alors chaque jour, nous amenons un goûter qui leur permet de remédier à ces carences avec en plus des céréales ou des fruits frais.

Nous avons fait une après midi autour de jeux de société et de jeux d’extérieurs  pour  commencer à travailler sur le thème de l’éducation. C’était difficile de discerner qui des mamans ou des enfants étaient les plus heureux.

Si tout va bien, nous poserons la 1^ère brique mardi matin. A suivre ...