SEMAINE du 18 août au 24 août 2007

Voici une nouvelle série de photos, ainsi vous pouvez vivre en « live » l’avancement du projet « Une Famille, Un Toit ». Le soir, nous rentrons complètement fourbus et très sales mais aussi très heureux  de voir enfin prendre forme ce dont nous avons tant parlé ces derniers mois. Les maisons sortent de terre les unes après les autres, nos petites semis aussi et tout cela grâce au travail et à l’implication de chacun.

Côté construction : La 1^ère maison est construite jusqu’au niveau des linteaux en façade, la seconde mesure environ 60 cm, pour la 3ème, la première rangée de briques est posées, pour la 4^ème la dalle sera coulée lundi et les fondations de la 5^ème mardi.

Les finitions définitives des chalets avancent à bon train. En effet, pour leur donner un caractère plus définitif et assurer un meilleur confort aux familles, ils vont être posés les uns après les autres sur des fondations en dur avec un vide sanitaire.

Le souci de Joaquim est d’approvisionner en temps le chantier en matériaux pour les différentes constructions, ce qui à Madagascar n’est pas vraiment simple, demande beaucoup d’énergie et de calculs savants car les prix du ciment et du fer augmentent sans arrêt ( + 1,60€ le sac de ciment la semaine dernière !).

Si nous utilisons des matériaux locaux comme la brique et bientôt les tuiles, les techniques de pose sont elles, bien occidentales. En effet traditionnellement ici les maisons sont montées à la terre pour des raisons économiques principalement. Nous les montons au mortier, pour une meilleure solidité et nous utilisons des techniques belges pour l’alignement des briques. Au départ nos amis étaient très sceptiques, mais maintenant, ils ont complètement adopté la méthode et en plus ils trouvent ça « très joli ». C’est ce que l’on appelle le « transfert de technologie » !

Le projet ne consiste pas « seulement » à construire des maisons, ce qui serait très bien, mais pour nous, l’important c’est aussi de les former et de leur donner de nouvelles compétences qui leur permettrons de trouver plus facilement un emploi, ou même, pourquoi pas, de devenir eux-mêmes des artisans.

La place et la future rue ont été matérialisées par différents repères ce qui nous laisse bien deviner à quoi ressemblera ce quartier.

Côté jardin : nous avançons dans la mise en place de nos plates bandes et de nos plantations. La joie de voir les premières pousses vertes sortir de terre nous fait oublier tous les coups de pioche et les allers et venues avec la brouette pour amener la terre végétale et les différents matériaux pour enrichir la terre. Ce travail fait partie de la formation des femmes pour la gestion future de leur jardin potager, il permet aussi d’aborder la santé de façon imagée : la terre comme le corps, pour vivre et grandir, ont besoin d’être nourris et abreuvés et aussi de recevoir des soins.

Côté familles : Suite à notre invitation, la Présidente du Fonkontany (sorte de maire d’arrondissement) est venue sur le terrain pour visiter le chantier.

Nous avons demandé l’inscription de 7 enfants à l’école du quartier, 4 iront en préscolaire, l’équivalent de notre maternelle, les autres en primaires. Les familles sont désormais officiellement intégrées au Fokontany et ainsi peuvent avoir accès aux services publics comme l’école, le dispensaire, la maternité etc. La Présidente du quartier se réjouit de la collaboration avec CAP ESPERANCE pour faciliter l’intégration de ces familles notamment par le suivi social prévu dans le projet .

Dr Rindra, membre du comité de pilotage, viendra prochainement effectuer un bilan médical incluant le contrôle des vaccinations pour chaque membre des familles, enfants et parents. Dès lundi, ils bénéficieront tous de compléments alimentaires (spiruline) pour palier aux conséquences importantes d’une mauvaise alimentation. Des formations adaptées viendront par la suite les aider à améliorer leur santé par une alimentation variée.

Maintenant, chaque jour, les enfants attendent avec impatience leur goûter. A l’heure dite, ils cherchent vite de l’eau pour se laver les mains ... et s’assoient sur des briques autour d’un plateau de bois qui sert de table. C’est « restaurant » comme ils disent en riant. Il ne reste pas une miette.

Côté projet : Nous recherchons un partenariat local pour le reboisement des talus du terrain. Il nous semble important que ce travail soit réalisé à court terme pour stopper leur érosion, créer un pare-vent naturel, de l’ombre et un réservoir de matières végétales. Nous avons d’ors et déjà quelques pistes à exploiter.

Les semaines passent très vite .... On se demande pourquoi ?