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Pôle YO CONTIGO
8 septembre 2007

Du 25 août au 7 septembre 2007

En regardant l’album «  MADAGASCAR du 25 août au 7 septembre » vous allez voir de grands changements sur le terrain. C’est normal, notre dernier rendez date de 15 jours. Comme le temps passe vite !

Pour commencer, nous allons vous donner quelques chiffres qui vous laisseront imaginer ce qui se passe ici. L’Abbé Pierre écrivait que les statistiques, en fait, ne disent rien de la misère et il avait raison. Mais pour nous, celles là nous encouragent parce que chaque ML ou M3 ou tonne supplémentaires nous montrent que nous avançons vers le but que nous nous sommes fixé : permettre à ces 5 familles de vivre dignement sous un toit qu’elles auront contribuées à ériger.

A ce jour, nous avons utilisé :

- 33 M3 de sable

- 45,52 tonnes de gravillons

- 9,5 tonnes de ciment

- 3,552 kilomètres de fer à béton

- 23 500 briques

- 18 charrettes de terre végétale (pour revitaliser la terre)

- des hectolitres d’huile de coude et beaucoup de cogitation !

Les problèmes techniques se résolvent peu à peu, les uns après les autres. Ainsi nous avions des difficultés pour trouver des poutres de plus de 4 M pour faire le solivage alors que nous avions besoin de longueurs de 4,80 M. La solution a été l’utilisation de la technique du lamellé collé.

Les 5 maisons sont maintenant commencées. Elles sont bien sûr à des stades de construction différents. Le solivage et le plancher de la 1ère maison ont été posés cette semaine, la deuxième maison est arrivée au linteau, la 3ème et la 4ème mesurent  environ 1,60m et la 5ème a deux rangées de briques posées. Les chefs de famille pour leur formation passent par tous les stades de construction et acquièrent ainsi de nouvelles techniques en maçonnerie et en organisation.

La rentrée des classes aura lieu mardi 11 septembre pour 7 des 11 enfants du terrain. Vendredi soir, nous leur avons remis leur matériel scolaire : cahiers, trousse complète, ardoise, sac à dos et blouses. Ce matériel a pu leur être offert grâce à André et Marie-Laure Meier, membres du comité de pilotage et à CAP ESPERANCE. Précédemment, seuls 2 enfants étaient scolarisés.

Depuis 15 jours, grâce à un don venant de France, nous donnons de la Spiruline aux enfants et à leurs parents. Nous espérons que ce complément alimentaire améliorera de façon significative leur santé.

A propos de santé nous avons vécu cette semaine un évènement qui nous a fait découvrir à quoi ressemblent ici les urgences en matière médicale pour les pauvres. Ninie, une des mamans enceintes (il y en a 2) a fait une hémorragie en pleine nuit. Nous l’avons transporté à l’hôpital à une quinzaine de kilomètres de là après le diagnostic alarmant d’un médecin. Le gardien n’avait pas la clé du portail, Ninie a du faire à pieds la centaine de mètres qui nous séparait de la maternité. Dans la nuit, sans lumières, nous pensions être dans une ferme et en plein cauchemar. Là, nous avons du réveillé la garde malade qui a ensuite réveillé l’infirmière de garde manifestement pas contente d’être tirée de son sommeil. Elle a griffonné sur un papier une « ordonnance » qui prescrivait une seringue et une ampoule à injecter. Nous avons du retraverser la cour noire pour aller les acheter à la pharmacie où bien sûr nous il a fallu réveiller le pharmacien de garde. La salle où Ninie avait été installée était repoussante de saleté et la lumière blafarde accentuait l’état de délabrement de l’ensemble. L’infirmière lui a fait une piqûre et c’est là les seuls soins qui lui ont été prodigués malgré notre insistance. Elle a donné au mari de Ninie un matelas pour aller installer sa femme dans une salle commune faisant office de maternité et de service gynécologique. Bien sûr il n’y avait ni draps, ni couverture. Un membre de la famille de chaque patiente était couché aux pieds des lits pour veiller sur elles. C’est là que nous avons du laisser Ninie. Pour qu’elle soit soignée, nous avons donné de l’argent à Modeste pour qu’il achète les médicaments nécessaires et aussi leur nourriture à tous les deux. Nous n’étions pas très tranquilles quand nous sommes repartis. Ninie est depuis sous perfusion. Son bébé pourra peut-être être sauvé.

Au jardin, nos efforts ont enfin payé. Nous avons cueilli cette semaine les premiers radis. Peu de chose en réalité mais la joie de voir qu’à force de travail il était possible de ramener la vie sur ce terrain stérile. Les plates bandes commencent à être repiquées avec les plants venant de notre pépinière. Les enfants intrigués suivent ça de très près.

Comme nous l’avions prévu, les familles sont étroitement associées au déroulement du projet. Par leur implication dans les constructions  ainsi que dans les actions de formation pour femmes mais aussi dans l’apprentissage des responsabilités. Ainsi, chaque semaine, à tours de rôle, une famille est désignée pour exercer un certain nombre de responsabilités : tenir le cahier de présence, réceptionner et contrôler les livraisons, accueillir les visiteurs sur le terrain, gérer le filtre d’eau potable, contrôler le tri sélectif, avoir le téléphone d’urgence et la lampe de secours etc. Un tableau de service impliquant l’ensemble des femmes, organise également l’entretien des toilettes sèches. « Responsabiliser » c’est là le maitre mot pour l’apprentissage de l’autonomie.

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